« Est arrivé un jour où la fiction n’a pas suffi. »
Aussi curieux que cela puisse paraître, il me semble qu’une des forces de l’œuvre de Mélanie Fazi est que précisément la fiction n’a jamais suffi. Qu’elle a toujours su trouver d’autres biais pour exprimer cette tension personnelle, intime, dont elle nous fait part dans ce livre, et qui est matière de toute sa création.
Extrait de la postface de Léo Henry
Mélanie Fazi, bien connue du milieu de l’imaginaire, est une autrice et une traductrice que j’estime beaucoup pour sa plume très poétique. Le livre dont je vous parle aujourd’hui n’est pas une fiction, mais un témoignage. Mélanie Fazi prend la plume pour se raconter d’une manière très personnelle, dans l’espoir que son témoignage puisse être utile à d’autres personnes. Elle a décidé de faire le coming out de sa différence.
Elle n’a aucun désir à vivre en couple et jusqu’à très récemment, elle l’a très mal vécu. Elle nous raconte la difficulté de vivre avec ce désir de solitude, dans une société où le couple apparaît comme le bonheur absolu à atteindre. Les histoires d’amour sont omniprésentes dans la musique, les films, les séries ou encore la littérature. Comment se construire une identité lorsque nous n’aspirons pas à cette définition du bonheur ? En parallèle de l’acceptation de cette différence, elle doit aussi assumer la découverte de son homosexualité. Elle se demande si on peut se définir comme telle sans voir l’expérience qui va avec.
Dans ce texte, Mélanie Fazi nous parle de la difficulté d’assumer sa différence dans une société patriarcale. Je n’aime pas utiliser le mot différence, car je considère que chacun doit vivre sa vie comme il en a envie, ou tout du moins, comme il peut. Mélanie Fazi se dévoile également en tant qu’autrice en nous montrant comment cette différence à inspirer sa manière d’écrire et la construction de certains personnages. Des nouvelles entières ont un sens réellement personnel pour l’autrice. C’est vraiment intéressant de se rendre compte de l’apport personnel de l’autrice dans certains de ses textes. Le travail éditorial n’est pas à passer sous silence, c’est un petit livre magnifiquement mis en valeur par la qualité de la couverture et les magnifiques illustrations.
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J’ai acheté ce livre, car il était de Mélanie Fazi, mais à ma grande surprise, il rejoint ma démarche actuelle de remise en question de la société telle qu’elle est construite. En m’intéressant à la cause des femmes, je m’interroge sur les discours autour du rôle de la femme, les représentations des femmes et le poids que la société fait peser sur les hommes et les femmes en définissant des rôles genrés. Dans mes lectures, je croise régulièrement des idées provenant de personnes se disant différentes, hors norme. Pour moi, cette norme n’est qu’une théorie. On cherche tous à rentrer dans cette norme, mais qui remplit tous les critères ?
Le livre de Mélanie Fazi a apporté d’autres questionnements à mes réflexions. D’où vient cette conception du couple comme bonheur à atteindre ? Depuis quand la notion d’amour mène-t-elle le monde ? Est-ce Mélanie Fazi qui doit se remettre en question sur ce qu’elle ressent ou la société qui ne lui offre pas la possibilité de se construire une identité, en ne la représentant pas et donc en niant son mode de vie ? J’aime bien savoir à partir de quel moment la société s’est construite autour d’un idéal en particulier. Car la société n’est que construction, il ne faut pas l’oublier. Mélanie Fazi ne parle pas d’enfant, mais actuellement je n’en veux pas, cela fait de moi une personne hors norme car la société ne reconnaît pas ce désir ?
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Ce livre fut une très bonne lecture que je recommande au plus grand nombre. Mélanie Fazi se met à nu et nous fait partager ses questionnements sur des désirs considérés comme hors-normes et les impacts que cela a sur sa vie d’autrice. A la suite de la lecture de ce texte, j’espère qu’elle trouvera la force de s’éloigner du regard des autres et de vivre heureuse.
Amélire en rouge 