Avec pour toile de fond les bouleversements politiques du Nigeria des années 1980, le portrait inoubliable d’une femme qui fait le choix de la liberté… envers et contre tout.
Yejide et Akin vivent une merveilleuse histoire d’amour. De leur coup de foudre à l’université d’Ifé, jusqu’à leur mariage, tout s’est enchaîné. Pourtant, quatre ans plus tard, Yejide n’est toujours pas enceinte. Ils pourraient se contenter de leur amour si Akin, en tant que fils aîné, n’était tenu d’offrir un héritier à ses parents. Yejide consulte tous les spécialistes, médecins et sorciers, avale tous les médicaments et potions étranges… Jusqu’au jour où une jeune femme apparaît sur le pas de sa porte. La seconde épouse d’Akin. Celle qui lui offrira l’enfant tant désiré. Bouleversée, folle de jalousie, Yejide sait que la seule façon de sauver son mariage est d’avoir un enfant. Commence alors une longue et douloureuse quête de maternité qui exigera d’elle des sacrifices inimaginables.
Reste avec moi est un très beau roman sur l’amour, le deuil, la famille et la liberté.
Nous suivons Yejide et Akin, un couple heureux jusqu’à ce que la famille d’Akin, leur impose une seconde épouse suite à l’infertilité du couple. Petit à petit, nos personnages vont sombrer vers la folie et vont devoir surmonter de nombreuses épreuves. L’auteur rends ses personnages très attachants et vivants. Ils vont devoir se débattre avec le poids de la tradition familiale . Yejide et Akin sont tous les deux victimes de la pression que la société fait peser sur leur genre et sur la condition de devenir parent pour avoir une vie épanouie et avoir un rôle dans la société. Mais de nombreuses raisons peuvent empêcher une maternité… . Akin va se battre avec ces démons et frôler l’autodestruction. Yejide, remise en cause dans son rôle de femme et d’épouse, va devoir se battre pour trouver une solution. Nos deux personnages sont très torturés, mais l’autrice parvient à créer et entretenir un suspens sur le cour de leur vie.
Le roman se passe au Nigéria entre 1980 et 2008. Les bouleversements politiques vont servir de toile de fond à l’histoire et va être source d’espoir et de désespoir pour nos personnages. On peut voir un certains paralléle entre la vie chaotique du pays et la vie chaotique de nos personnages.
L’autrice décrit une société où le rôle de la femme est de devenir mère. Une société où il est courant d’avoir plusieurs épouses. Dans son roman, l’autrice fait se percuter deux visions de la société qui s’affronte. Les personnages de Yejide et Akim représente la jeunesse et la modernité avide de liberté et conscient des avancés de la technologie et de la médecine et une société traditionnelle où les individus ne s’appartiennent pas et où la famille passe avant tout.
Notre couple doit se débattre entre leur envie, le poids des traditions et une politique chaotique du pays. Heureusement, il y a l’amour, confronté à bon nombres d’épreuves. Il y a l’amour dans le couple, destructeur et confronté aux réalités de la vie, mais surtout l’amour maternelle que l’autrice fait très bien ressentir. Ce roman parle également de deuil. Le plume est pleine de tendresse et de dignité. L’écriture est belle, fluide et prenante. L’autrice sait nous faire ressentir une atmosphère.
J’ai passé un bon moment avec ce roman, qui m’a permis de découvrir une facette du Nigeria. Un très beau roman, d’une belle écriture, sur des destins fragilisés. A lire !
Edit: je viens de retrouver le blog donc j’en profite pour faire une mise à jour. Livre lu grâce à la chronique sur le blog Bulle de Chouquette
Lu dans le cadre du Feminibooks Challenge organisé par Les carnets d’Opalyne. Le thème du mois de février était « Lire le premier roman d’une autrice »