Aujourd’hui un article pour vous faire partager la journée que j’ai passée aux Oniriques, le week-end dernier. Cette quatrième édition était juste géniale. J’adore l’ambiance de ce festival ! Le soleil n’était pas vraiment au rendez-vous, mais la bonne humeur, si. La journée fut intense et de jolis livres m’ont rejoint ! 😊 Cette journée s’est placé sous le signe de plusieurs échanges avec Manon Fargetton et Estelle Faye, ainsi qu’une visite à la maison d’édition du Peuple de Mü.
Je suis arrivée à 9h30 à Meyzieu pour faire un tour de marché. A 10H rendez-vous à la maison des associations pour une interview de Manon Fargetton dans le cadre du PLIB 2019 . Deux blogueuses ont mené l’interview. J’aurais aimé des questions plus poussées, mais l’exercice reste difficile donc merci à elles de nous avoir permis ce moment d’échange avec l’autrice. Manon Fargetton est une autrice pétillante, que j’apprécie beaucoup. Elle écrit de la fantasy, du thriller, de l’anticipation ou encore du young adult. Je vous partage les différents moments de l’échange sous forme de liste, sans tenir compte de l’ordre dans lequel on a parlé des différents sujets [l’échange a été filmé, mais je ne sais pas encore où sera postée la vidéo] :
- Aussi libre qu’un rêve, son premier roman, est publié en 2006 à ses 18 ans. Elle a écrit l’histoire qu’elle souhaitait lire, mais qu’elle ne trouvait pas. Elle aimait beaucoup la collection « Autremonde » de Mango à l’époque et son premier roman a été publié chez eux.
- Elle n’aime pas parler de personnage féminin fort, car on ne parle pas de personnage masculin fort.
- Son dernier coup de cœur en série est Sex Education qu’elle trouve très bien écrit.
- Son écriture trouve un parallèle avec sa profession (régisseuse lumière). Ses romans sont composés de multiples points de vue. Comme pour son métier, elle aime éclairer une partie de l’histoire et laisser une autre partie dans l’ombre.
- Elle a rencontré des difficultés liées à son genre, mais ne souhaitait pas en parler.
- Ses livres se nourrissent d’échange qu’elle a notamment lors de ses interventions en milieu scolaire. Nos vies en l’air, par exemple, est inspiré de différentes histoires. Sans s’y attendre, elle a reçu de nombreux retours suite à la publication de ce livre.
- Elle a écrit Quand vient la vague avec Jean-Christophe Tixier. Ils se sont rencontrés lors d’un salon du livre. Ils ne se connaissaient pas, mais ont passé trois jours assis l’un à côté de l’autre. Leur éditrice leur disait que ça serait bien qu’ils écrivent quelque chose ensemble. A force de sortir des idées improbables, une à fait mouche. Et si,… ? Ils ont commencé ce roman à quatre mains et vont en faire un deuxième ensemble. C’est une bonne aventure pour elle, car elle trouve que leurs écritures se répondent bien. Leurs proches n’ont d’ailleurs pas réussi à identifier qui avait écrit quoi dans le roman.
- Avoir un personnage principal féminin dans ses livres de fantasy a été une volonté délibérée. Mais pour ses romans young adult, elle aime avoir des personnages masculins et féminins et multiplier les points de vue, afin que chacun se mette dans la peau de l’autre sexe.
- Elle dénonce la trop souvent utilisation du viol par les auteurs pour expliquer le caractère torturé d’une femme. Pour un homme, il sera torturé après avoir vu son père mourir.
- Elle n’aime pas le genre dystopie, préfère l’anticipation.
- Elle préfère travailler le caractère de ces personnages plutôt que d’instaurer un décor.
J’ai ensuite enchaîné avec une interview d’Estelle Faye, toujours dans le cadre du PLIB 2019. L’interview a été très bien menée et ce fut une rencontre très intéressante avec des questions sur l’autrice, ces habitudes pour écrire et ses romans. J’aime beaucoup écouter Estelle Faye. Elle a un point de vue que je trouve intéressant sur la place des femmes et la construction des personnages. Elle vient de publier son dernier roman, Les nuages de Magellan. Comme précédemment, je vous résume l’échange sous forme de liste :
- Estelle Faye a une multitude de carnets. Des carnets comportant l’ensemble de l’univers d’un livre avec les évènements datant de -3000, de -1000, etc… Elle a également un carnet avec ces méchants. Parfois des personnages s’imposent à elle, comme dans Les nuages de Magellan, parfois c’est plus difficile. Mais au final, il y a toujours un personnage qui s’impose pour raconter l’histoire.
- Pour les nuages de Magellan, ce qu’elle a eu de plus difficile à écrire fut le prologue. Pendant des semaines, elle a cherché un début de roman dynamique et explosif. Au final, la scène c’est écrire carrefour Rochambaud à Paris au milieu du bruit des voitures.
- Le prochain roman sera sur la piraterie.
- Elle se sent concernée par la place de la femme. Elle voulait écrire un personnage de fantasy féminin, loin des clichés. Elle était très contente avec Thya, l’héroïne de la Voie des Oracles. Mais elle s’est aperçue qu’elle l’avait placé dans un univers entièrement masculin et qu’elle avait au final les mêmes défauts acceptables concernant les personnages féminins dans l’imaginaire. Pour les Seigneurs de Bohen, il y a un équilibre entre les personnages féminins et masculins et dans la suite, les personnages féminins sont un peu plus présents. Après avoir réfléchi à ce premier livre, aujourd’hui, il lui vient naturellement des héroïnes en tête.
- Elle recommande les éditions du peuple de Mü.
- Elle recommande le livre Rouille de Floriane Soulas.
- Ce qu’elle aime dans l’imaginaire, c’est la question: qu’est ce qui fait de nous des êtres humains ?
- Estelle Faye est une personne extrêmement reconnaissante envers ces lecteurs qui la suivent dans les différents genres qu’elle écrit. Auparavant, à partir du premier succès d’un auteur, les lecteurs attendaient de lui qu’il écrive la même chose lors de ces prochains romains. Aujourd’hui, grâce aux maisons d’édition et aux lecteurs qui demandent de la diversité, elle peut écrire librement les histoires qui lui viennent en tête.
Puis, enfin, direction la médiathèque pour le salon du livre. Après un tour des stands, je me suis dirigée vers les éditions du Peuple de Mü. J’avais des gens à revoir et une PAL à remplir! Ce fut une réelle joie de les revoir. J’ai croisé Emmanuel Quentin qui va bientôt sortir son prochain livre et qui a sorti une nouvelle aux éditions 1115. J’ai acheté Confession d’une Séancière de Ketty Steward. J’ai beaucoup aimé la rencontrer, c’est une personne solaire. J’espère que je pourrais la voir plus longuement une autre fois. Cependant, la dédicace n’est pas gratuite… en échange, il va falloir se confesser dans le joli carnet de l’autrice ! Puis j’ai acheté Le livre jaune de Michael Roch, auteur de « Moi Peter Pan » qui sort en poche en ce moment [Moi, Peter Pan sur Amélire_enrouge] . J’ai vraiment hâte de le lire ! Conseillée par Emmanuel Quentin, je me dirige vers les éditions 1115 pour me procurer sa nouvelle. Je suis ressorti avec trois nouvelles, dont une écrite par Ménéas Marphil et une autre écrite par Luce Basseterre. Ces collections sont sympas, elles se lisent en 20 minutes, « le temps d’un trajet de tram ». Les éditions du Chat noir étaient à côté, donc j’en ai profité pour acheter la nouveauté qui me faisait de l’œil Sur l’écorchure de tes mots .
Repas à la taverne, puis visite du village des lutins créé par l’association CyberRunes. C’est mignon, j’ai beaucoup aimé.
Ensuite, promenade dans le marché médiéval et dessert pris à la « Boite à Galo » qui propose des gâteaux au nom historique. J’ai pris un « Napoléon Ier », gâteau à la noix de coco. Excellent !
La journée continue avec la visite du prototype d’exposition Ruines d’Emmanuel Quentin au texte, d’Emmanuel Régis au son et de Pascal Cassolari à la peinture (pour en savoir plus, #projetruines sur les réseaux sociaux). C’est une idée originale, qui mérite d’être amélioré et approfondi, mais c’est déjà prévu. J’ai hâte de voir ce que ça va donner. Je me dirige vers Manon Fargetton pour une dédicace. Je me décide au dernier moment pour acheter 10 jours avant la fin du monde. J’ai vraiment été contente de la voir durant cette journée. La lecture de son roman Aussi libre qu’un rêve à 13 ans m’a vraiment marqué. Je l’avais retrouvé quelques années plus tard pour L’héritage des rois-passeurs. Comme elle me dit, avant, elle pouvait être la grande sœur de ses lecteurs, aujourd’hui, lors d’ateliers scolaires, en 2006, la plupart des enfants n’étaient pas naît.
J’ai voulu assister à la conférence sur les femmes en imaginaire, mais la salle était pleine. Prévoir une salle de 40 personnes alors que Christelle Dabos participait, était un mauvais calcul je pense. Mais je n’ai pas perdu au change, car je n’avais pas encore été voir Estelle Faye pour la dédicace !
C’est une autrice que j’aime énormément. J’aime beaucoup son écriture. Pour l’instant j’ai juste lu Porcelaine [Porcelaine sur Amélire_enrouge], une fable poétique à souhait, La voie des oracles T1 [La voie des Oracles sur Amélire_enrouge] et Les seigneurs de Bohen que j’ai tout simplement adoré. J’aime ces livres et surtout son écriture. Je suis sortie vivante de l’entrevue, car j’ai été accueilli avec une phrase terrifiante « approchez, nous avons des stylos et nous savons nous en servir ». Nous avons reparlé de l’interview de la matinée. Notamment de la chance en tant qu’auteur de pouvoir écrire dans divers genres par rapport aux auteurs US. Ceux qu’elle a rencontrés enviaient cette chance de pouvoir sortir d’un carcan . Elle me disait que grâce à la fidélité du lectorat, elle pouvait mettre sa personnalité dans les romans. Comme je l’ai dit plus haut, sa reconnaissance envers les lecteurs est frappante. Pour Les seigneurs de Bohen, le livre est quand même à 25 euros, mais il en est à son second tirage. J’ai adoré les personnages de Bohen car outre la place des personnages féminins qui est très intéressante, la place du genre est également très loin des idées reçues. En lui parlant que je trouvais ces personnages rafraîchissants, elle m’a conseillé de lire Frederic Berthelot. A la sortie des Seigneurs de Bohen, la première critique parue incendiait le roman car il ne respectait pas les clichés de la fantasy. J’en profite pour acheter Les nuages de Magelan et je repasse une dernière par les éditions du chat noir pour acheter Les héritiers d’Higashi qui me faisait de l’œil.
Au départ, nous avons suivi la compagnie Celestroï. Très bonne musique, costume magnifique. Pour finir cette journée dans le monde du rêve, nous avons goûté une part de gâteau dont le nom m’échappe, mais dont la recette datait du 11eme siècle. Surprenant car goût acidulé.