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Les avis du vendredi seront dorénavant consacrés à d’autres genres littéraires que l’imaginaire. Je parlerai de littérature de jeunesse, de littérature contemporaine ou adolescente ou encore d’Histoire. Souvent, ces avis seront regroupés par thème.

Parce que les romans pour ados parlent autant de sujets sérieux que la littérature en général, voici deux des derniers romans ado que j’ai lu : Rose givrée de Cathy Cassidy et Sauveur et Fils de Marie-Aude Murail. Avec ces deux romans, nous faisons le tour des problèmes de société (mal de vivre, quête d’identité, racisme, alcoolisme, …) . Ces romans visant un public dès 11 ans abordent des thèmes importants et sérieux sans jamais tomber dans le pathos et le larmoyant. Ces histoires sont portées par des héros ayant des rôles différents mais  fort tous les deux.

*Le titre de l’article s’inspire de l’article de Soizik Jouin « Où sont les romans qui racontent des problèmes ? « . L’auteure propose une réflexion pour un rangement différent des romans ado en médiathèque.

rose givrée

Jude, 13 ans, rêve d’une vie discrète et sans ennuis, ce qui est très difficile quand on a une famille comme la sienne : un peu givrée et très embarrassante.

Son père est capable de débarquer à une réunion parents-profs déguisé en Elvis Presley, et sa mère perd régulièrement les pédales. Alors, de peur que tout ça ne se sache, Jude refuse de laisser quiconque entrer dans sa vie, en particulier Carter, ce garçon qui s’évertue à être gentil avec elle.

Mais quand la situation déraille vraiment, Jude découvre que rien ne vaut l’aide de ceux qui vous aiment, et que même son cœur de glace est capable de fondre…

 

Comme écrit sur la couverture, Cathy Cassidy est l’auteure des Filles en chocolat, qui a un énorme succès. Je n’ai pas lu cette série, j’ai profité de la sortie de ce roman pour découvrir l’auteure.

Au vu de la couverture très girly et de la quatrième de couverture, ce roman paraît traiter une histoire sans prise de tête. Et le style de l’auteure n’infirme pas totalement cette hypothèse. Avec ce roman, nous nous plongeons dans l’histoire d’une adolescente de 13 ans lambda. Elle découvre le premier amour et a honte de sa famille lors de la réunion parents-profs. Cependant, nous allons vite voir que sa vie est plus complexe.

Ce roman, en plus de nous parler du premier amour, va nous parler de famille divorcée, d’alcoolisme, d’Alzheimer et de la perte d’un proche. Ce n’est pas flagrant quand on voit la couverture n’est-ce pas? Jude doit vivre avec une mère alcoolique qui la délaisse en sortant énormément. L’auteure nous montre la difficulté d’intervenir dans ces cas-là. Jude reste une enfant, elle ne sait pas quoi faire. Et puis que pourrait-elle faire quand la personne la plus proche d’elle, son grand-père, préfère se voiler la face ? Dans ce roman, la solution proposée pour sortir de l’alcoolisme est l’aide extérieur et notamment l’hospitalisation. [pour se renseigner sur l’alcoolisme dans la littérature jeunesse ]

La force de l’auteure est de ne jamais tomber dans le pathos. Ce sentiment est présent grâce à un personnage principal qui impose sa joie de vivre à l’héroïne et à notre lecture. 

Malgré ces thèmes qui peuvent sembler lourds, c’est un roman plaisant qui se lit très vite. Le point négatif au roman est le style de l’auteur qui n’a rien d’inoubliable. A lire si le sujet vous intéresse, sinon, vous pouvez attendre la sortie poche ou l’occasion.

 

sauveur et filsQuand on s’appelle Sauveur, comment ne pas se sentir prédisposé à sauver le monde entier ? Sauveur Saint-Yves, 1,90 mètre pour 80 kg de muscles, voudrait tirer d’affaire Margaux Carré, 14 ans, qui se taillade les bras, Ella Kuypens, 12 ans, qui s’évanouit de frayeur devant sa prof de latin, Cyrille Courtois, 9 ans, qui fait encore pipi au lit, Gabin Poupard, 16 ans, qui joue toute la nuit à World of Warcraft et ne va plus en cours le matin, les trois soeurs Augagneur, 5, 14 et 16 ans, dont la mère vient de se remettre en ménage avec une jeune femme…


Sauveur Saint-Yves est psychologue clinicien.


Mais à toujours s’occuper des problèmes des autres, Sauveur oublie le sien. Pourquoi ne peut-il pas parler à son fils Lazare, 8 ans, de sa maman morte dans un accident ? Pourquoi ne lui a-t-il jamais montré la photo de son mariage ? Et pourquoi y a-t-il un hamster sur la couverture ? 

Le second roman de Marie-Aude Murail que je lis ! Dans un style toujours impeccable et recherché, l’auteure nous emmène chez un psychologue côtoyer tous les problèmes de société que l’on puisse trouver ! En plus de ce qui est sous-entendu dans le résumé, nous trouvons une large part consacrée à la réflexion sur le racisme et  la quête d’identité.

C’est un roman que j’ai adoré découvrir. Nous allons suivre un père et son fils ainsi qu’une multitude de personnages. En choisissant un psy, l’auteur nous décrit une série de personnages haut en couleur et des situations pouvant être dramatiques. Nous pouvons suivre ces séances grâce à Lazare qui a trouvé un moyen de les écouter. Pour lui, c’est comme un feuilleton à retrouver chaque semaine.

Tout comme Cathy Cassidy, le style n’est pas larmoyant. Avec la profession du personnage, nous abordons ces thèmes sans établir de jugement moral. Une certaine neutralité se met en place. Sauveur est un personnage intéressant. Malgré son nom et sa profession, il est confronté aux problèmes de tout père face à son fils. On se doute que quelque chose d’important c’est passé  dans sa vie et j’ai vraiment hâte d’avoir le fin mot de l’histoire ! Le passage qui m’a le moins passionné est celui à la Martinique, mais ça n’enlève pas les qualités du roman que je recommande !

Restons dans le thème

Cette partie n’a pas vocation à être exhaustive. Je vous parle seulement de livres que j’ai déjà pu lire.

Belle gueule de bois


Sur le thème de l’alcoolisme, j’ai lu un livre qui m’a chamboulée :
Belle gueule de bois de Pierre Deschavannes . Avec une écriture incisive, l’auteur nous raconte l’amour d’un ado pour son père alcoolique. C’est un magnifique ouvrage sur les relations père-fils. Pierre habite seul avec son père dans une maison perdue dans la forêt. Ce qu’il aimerait, c’est voyager et laisser derrière lui ce père alcoolique qu’il aime tant, mais qu’il rejette aussi. En attendant, c’est sa vie d’ado que l’on va découvrir, entre coups de gueule et coups de blues. A partir de 12 ans, infos éditeur.

 

VibrationsSur le thème du racisme, j’ai lu Vibrations de Raphaëlle Frier. Nous rencontrons Clara, amoureuse d’un garçon du lycée. Ils se parlent par texto, mais jamais en vrai. Ce livre a été une véritable surprise ! Je pensais qu’on allait suivre l’histoire d’une fille qui tombait amoureuse, je levais déjà les yeux au ciel… mais ce roman est beaucoup plus profond ! Il va s’interroger sur la place des nouvelles technologies dans nos relations et surtout le fait de ne pas pouvoir connaître une personne seulement pas texto. Ce livre va nous surprendre en abordant le thème du racisme et la force de l’héroïne pour y faire face lorsqu’elle y est confrontée. Tout cela dans un style franc qui prend aux tripes. A partir de 13 ans, infos éditeur.

La maladie de Sachs

Dans la même construction que Sauveur et fils : La maladie de Sachs de Martin Winckler. L’auteur nous offre une galerie de portraits et nous fait vivre la vie d’un médecin à la campagne. Je l’ai lu il y a quelques années, je l’avais beaucoup apprécié. Ne vous attendais pas à trouver des retournements de situation ou du suspens, Sachs vit sa vie qui est une succession de rencontres. Roman adulte qui peut se lire dès l’adolescence.